
Récemment, dans le cadre d’une nouvelle étude, des archéologues ont découvert que les ancêtres du peuple tibétain, y compris un groupe mystérieux appelé population fantôme, venaient de la province chinoise du Yunnan il y a plus de 7 100 ans. Explications.
L’origine génétique des Tibétains
Ces archéologues ont affirmé que cette découverte contribue à résoudre un mystère essentiel sur la manière dont les humains se sont répandus en Asie de l’Est. En étudiant l’ADN ancien de cette région du monde et de l’Asie du Sud-Est, ils ont découvert que les humains ont commencé à s’étendre sur le continent il y a au moins 19 000 ans et qu’ils se sont divisés en branches nord et sud très tôt.
Toutefois, les spécialistes ont certaines lacunes au sujet de notre compréhension de l’origine génétique des populations modernes telles que les Tibétains. Ces derniers portent des gènes provenant d’Asie du Nord-Est, mais aussi de la population fantôme, dont certains archéologues pensent qu’elle pourrait être liée à des humains anciens tels que les Dénisoviens ou à un premier groupe d’humains modernes d’Asie. Selon le Conseil européen de la recherche, les Dénisoviens sont un groupe éteint d’humains archaïques jusqu’alors connus principalement à partir de restes découverts en Sibérie et au Tibet.
Par ailleurs, des recherches antérieures ont montré que la région du Yunnan en Chine a été la clé pour comprendre les origines des populations tibétaines et austroasiatiques, faisant référence aux communautés ethniques d’Asie du Sud-Est qui parlent des langues austroasiatiques comme le vietnamien, le khmer et le môn. Et d’autres études révèlent qu’environ 80 % du patrimoine génétique du peuple tibétain provient de populations du nord de la Chine ayant vécu il y a entre 9 500 et 4 000 ans. L’ascendance des 20 % restants demeure floue et est qualifiée de population fantôme du Tibet.
La lignée fantôme du Tibet
Dans le cadre de cette nouvelle étude, des scientifiques ont séquencé l’ADN de plus de 125 individus ayant vécu dans le Yunnan il y a 7 100 à 1 500 ans. Ils ont comparé les génomes anciens à l’ADN des Tibétains modernes et ont découvert qu’une personne qui pourrait appartenir au groupe des « fantômes » portait des gènes des Tibétains anciens et modernes.
Cet individu de 7 100 ans originaire du Yunnan s’est révélé aussi génétiquement différent de la plupart des Asiatiques de l’Est modernes qu’une personne de 40 000 ans originaire de la région aujourd’hui appelée Pékin. Cela indique une ascendance asiatique jusqu’alors inconnue.
« Cet individu est le premier représentant potentiel connu de la lignée fantôme du Tibet, jusqu’alors non caractérisée. Cette lignée a probablement divergé d’autres premiers peuples asiatiques il y a plus de 40 000 ans et a réussi à survivre dans les régions du sud grâce à des climats plus stables pendant la période glaciaire », ont expliqué les chercheurs. « Une ascendance unique du Yunnan central, différente des groupes connus du nord et du sud de l’Asie de l’Est, est apparue il y a environ 5 500 ans et a contribué à façonner les gènes des personnes parlant aujourd’hui les langues austroasiatiques. »
Les chercheurs concluant : « Cette ascendance semble avoir émergé avant l’adoption généralisée de l’agriculture dans la région, ce qui suggère que l’expansion démographique a probablement précédé la propagation de l’agriculture. Les résultats montrent que le Yunnan a longtemps été un carrefour important où différents groupes de personnes se rencontraient et se mélangeaient. Cette étude comble non seulement une lacune critique dans les données génétiques des populations préhistoriques d’Asie de l’Est et du Sud-Est, mais identifie également pour la première fois l’un des ancêtres fantômes du plateau tibétain d’un point de vue génétique. »
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Par Cécile Breton, le
Source: Independent
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